texte traduit par JC Génot et en ligne sur le site de la European Wilderness Society

La relation entre forêt et feu est complexe. Elle présente deux aspects : la destruction et la régénération. Les feux peuvent être catastrophiques et ils sont aussi essentiels pour les écosystèmes forestiers. Des feux contrôlés élimine des débris secs,
favorise la régénération et améliore la biodiversité.
Cependant, des feux incontrôlés constituent une sérieuse menace, détruisant de vastes paysages, mettant en danger la vie sauvage, et compromettant des vies humaines. Le changement climatique exacerbe la fréquence et l’intensité de ces
incendies, nécessitant une meilleure prévention et des stratégies de gestion.

Pourquoi nous haïssons le feu en forêt?

Notre aversion pour les feux de forêt est liée à la potentielle dévastation qu’ils causent. Les forêts sont des écosystèmes complexes, grouillant d’une faune et d’une flore diverse, crucial pour le maintien de l’équilibre écologique de la Terre. Les feux
incontrôlés peuvent effacer de vastes parties de ces habitats inestimables, mener à une perte de biodiversité, provoquer des déplacements de la faune sauvage, ainsi qu’une dégradation des sols. Des vies humaines et des propriétés sont aussi
menacées quand les feux s’étendent de façon incontrôlable.
Historiquement, les forêts étaient vénérées, et les feux contrôlés étaient utilisés comme un outil permettant la croissance et le renouvellement. Cependant, dans notre civilisation avancée, les feux sont devenus synonymes de désastre à cause des
activités humaines, du changement climatique. En conséquence, le feu de forêt est devenu une crainte.

Il y a 9000 ans l’attitude de l’homme vis-à-vis des feux de forêt différait probablement de la perception actuelle.
Est-ce que l’homme haïssait les feux de forêt il y a 9000 ans?
Il y a 9000 ans, l’attitude des humains face aux feux de forêt était probablement différente de celle d’aujourd’hui. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs avaient compris l’importance du feu pour leur survie. Ils utilisaient une forme de feu contrôlé pour gérer le paysage, favoriser une nouvelle croissance de la végétation, et attirer le gibier pour la chasse. Les feux ont ainsi joué un rôle vital dans la structure des écosystèmes.
Ils respectaient et exploitaient les bénéfices du feu, et ils reconnaissaient aussi les dangers des incendies naturels, qui pouvaient menacer leur communauté et leur ressources. Cependant, avec une faible population humaine et une relation à la nature plus intime, leur rapport au feu de forêt relevait probablement de l’équilibre. L’adaptation et l’appréciation de la signification du feu étaient des éléments fondamentaaux de leur vie.

Est-ce que l’homme haïssait les feux de forêt il y a 3 000 ans?

Il y a 3000 ans, la relation des humains au feu de forêt a probablement été fonction de leur compréhension, de leur culture, et de leurs expériences. Très tôt les civilisations humaines ont reconnu le pouvoir et l’importance du feu pour la survie, utilisant les feux contrôlés pour des raisons diverses comme la chasse, l’agriculture, et l’ouverture des milieux. Cependant, ils craignaient aussi les feux non contrôlés, qui pouvaient détruire de précieuses ressources et menacer leurs communautés.
Les anciens mythes et le folklore représentent souvent le feu comme une force de la nature, représentant à la fois la création et la destruction. Tandis que des communautés pouvaient vénérer le feu, d’autres s’en méfiaient et même le craignaient. Avec des connaissances et des techniques limitées, l’atténuation des feux naturels était un défi, rendant leur impact plus redoutable.

Comment les gens perçoivent le feu aujourd’hui?

Aujourd’hui les perceptions des feux de forêt sont multiples. D’une part, nous reconnaissons le potentiel destructif des feux non contrôlés, occasionnant souvent des dommages immenses aux écosystèmes, à la vie sauvage, aux propriétés et aux vies humaines. D’autre part, la prise de conscience croissante de la nature a mis en évidence le rôle positif des feux contrôlés dans le maintien de la santé des forêts.
Les brûlis dirigés sont utilisés pour nettoyer les sous-bois, réduire les éléments combustibles et stimuler une nouvelle croissance, favorisant ainsi la biodiversité.

Conclusion

La forêt et le feu relèvent d’une interaction complexe entre ces deux éléments naturels. Les brûlis dirigés peuvent bénéficier aux forêts, mais les feux incontrôlés présentent des dangers significatifs.
Dans l’ensemble, les opinions contemporaines reflètent un mélange de peur, de vigilance et une appréciation de l’équilibre délicat entre l’exploitation des avantages du feu et la prévention des dommages potentiels .
La forêt que nous connaissons a survécu grâce au feu depuis des millénaires. Le feu a joué un rôle clé dans la survie des forêts à travers l’histoire. Le concept de brûlis dirigé a été développé par l’homme, non pas pour promouvoir la biodiversité mais pour minimiser les dommages causés par le feu.

Vlado Vancura
Société Européenne de la Wilderness

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